Ainsi, ces dernières semaines, nous avons contacté les permanences des sénateurs et sénatrices, afin de connaître leur position sur le sujet, et d’essayer d’inciter les indécis à voter contre cette loi liberticide et sans garde-fou.
Appeler un-e élu-e est un exercice qui peut s’avérer déstabilisant de prime abord ; aussi nous sommes-nous réunis pour débattre sur le sujet, et organiser une série de sessions collectives d’appels. Ces échanges, le plus souvent avec les collaborateurs et collaboratrices des élu-e-s, se sont avérés être riches d’enseignement, notamment sur :
- Les interlocuteurs habituels des sénatrices et sénateurs :
"Vous êtes journaliste ?"
"Vous êtes membre de notre parti ?"
"On n’écoute pas les lobbyistes !"
- Le lien distendu, voire rompu, entre les élu-e-s de la République et les citoyen-ne-s :
"Mais vous appelez à quel titre, au juste ?" (entendu à de très nombreuses reprises).
"Son avis sur la question ? Vous imaginez bien qu’on ne peut pas dire ça par téléphone !"
"Mon vote sera tout à fait public, par contre je n’ai pas l’intention de répondre maintenant à ce genre de sollicitations."
"On vous rappellera." (Malgré plusieurs relances, nous attendons toujours.)
La palme revient incontestablement à Jean-Louis Masson, un des seuls élus que nous ayons pu joindre directement, pour nous gratifier, avant de nous raccrocher au nez,
d’un flamboyant : "Pourquoi vous m’appelez ? Vous m’emmerdez !"
- Les méthodes de "travail" de certains d’entre eux :
"Je vais être honnête avec vous : il ne lira pas le dossier."
"Il a une opinion, mais je ne peux pas vous donner son vote, imaginez qu’il change d’avis ?"
"Il ne fait pas partie de la commission compétente, il n’a donc pas le temps de s’en occuper, d’autres le feront pour lui."
Une République dont les élu-e-s affichent un tel mépris pour les citoyen-nes, mépris salué par le premier ministre qui se félicite que "que peu de parlementaires, heureusement, (sont) sensibles à ces pressions" est une République mourante.
En attendant que ces élu-e-s soient sanctionné-e-s dans les urnes, pour le Projet de Loi sur le Renseignement et pour les combats futurs, faites comme le SAVE, appelez-les, rappelez-les, pour qu’ils/elles respectent le mandat qui leur est confié.
Le Service Après-Vente des Elections.
http://save.gandi.ws/