Portes forcées, lavabos démontés ou détruits, baignoires percées, toilettes arrachées... En quelques heures, ces maisons inoccupées depuis plusieurs années sont rendues inoccupables par BMH. Pourquoi ? Pour être sur qu’elles ne seront pas squattées par les demandeurs d’asile.
Jeudi 24 mars, dans la matinée, il a été constatée l’occupation d’une petite maison, propriété de Brest Metropole Habitat.
Bien qu’elle soit habitable, elle est vide depuis plusieurs années.
Huit fourgonnettes de BMH sont alors venues dans cette petite rue du Forestou pour rendre inhabitables les maisons voisines, vides elles aussi depuis des années.
Pourquoi squattent-ils ?
Ayant fuit leur pays, et demandé l’asile dans le notre, ils devraient légalement être logés par les services de l’Etat. Il n’en est rien. Et malgré les soutiens et les demandes de plusieurs collectifs ces dernières semaines, ils sont encore sans logement.
Sollicitée elle aussi, la commune refuse d’endosser les devoirs de l’Etat, et préfère les laisser à la rue.
Squattant depuis plusieurs mois dans des conditions indécentes les couloirs de Coallia, l’association mandatée par l’Etat pour loger les demandeurs d’asile, ils ont décidé de réquisitionner un logement eux-même.
Que penser d’une réaction si rapide et si extrême de BMH ?
Est-il admissible que la ville préfère « dévitaliser » des logements à la hâte, à coup de masse, plutôt que de risquer qu’ils soient utilisés par des gens à la rue ?
Est-ce bien de ce monde-là dont nous avons envie ?