En tant que conseiller communautaire Europe Ecologie Les Verts à Brest Métropole Océane, ancien président de Sked, et ancien membre du Conseil d’Administration de l’Office de la langue bretonne, je souhaitais formuler quelques remarques suite à votre article consacré à la présence du breton dans l’espace public à Brest (OF du 4 – 01 – 2014).
J’ai moi-même appris le breton, essentiellement auprès de mes parents à Plouvien, et je l’ai ensuite transmis à mes enfants dès leur naissance. Je peux, à cet égard, témoigner que la langue bretonne, comme toutes les autres langues, doit, si elle veut être aujourd’hui une langue de communication, s’adapter au monde moderne. Elle ne doit pas être figée dans le passé, comme semble le sous-entendre les auteurs de l’étude à laquelle vous faites allusion.
Elle doit, au contraire, permettre à ses locuteurs, de s’exprimer à tous moments de leur vie. Sinon, à quoi servirait-il de l’enseigner de la maternelle à l’Université, et d’en faire même la langue véhiculaire de l’enseignement (en partie au moins) dans les classes bilingues ? Pourquoi, dès lors, ne pourrait-on pas dire « terminal multimodal » en breton, comme dans les autres langues ? Refuser cela, c’est refuser de donner un avenir à la langue bretonne.
Pourtant, il me semble que le travail des professeurs de breton en 2014 est d’étudier la langue mais aussi de transmettre aux étudiants une langue vivante et adaptée à notre époque. C’est aussi la mission de l’Office de la langue bretonne, établissement public soutenu, entre autres, par l’Etat et le Conseil Régional de Bretagne, qui apporte son appui aux nombreuses collectivités bretonnes qui veulent promouvoir le breton dans la vie quotidienne.
Vivre en breton, c’est possible aujourd’hui. Le film « Lann vraz » et la série télévisée « Breizh Kiss », qui sera prochainement diffusée sur France 3 en sont de belles illustrations.